Physique des particules
Le domaine de la physique des particules rassemble
les recherches expérimentales visant à faire progresser
la connaissance des quarks (les composants des protons et des neutrons),
des leptons (tel l’électron gravitant autour du noyau
atomique) et des bosons responsables de leurs interactions mutulles. Ces particules sont
considérées actuellement comme les constituants les
plus élémentaires de la matière.
Le Modèle standard
Les avancées parallèles et couplées des observations
expérimentales et des progrès théoriques enregistrés
depuis les années 60 ont permis l’élaboration
de ce qui est appelé le Modèle standard (voir l’introduction).
Bien que ce modèle donne une description très satisfaisante
des phénomènes observés dans les expériences,
c'est toutefois une théorie incomplète :
-
elle
ne peut expliquer le pourquoi de l'existence de trois familles ;
-
elle
ne permet pas de prédire les valeurs observées
des masses des particules ;
-
elle ne rend compte que de trois
de ces quatre interactions fondamentales à l’œuvre
dans l’Univers : la gravitation en est en effet exclue ;
en revanche, elle a déjà permis d’unifier les
interactions électromagnétique et faible en une interaction
unique dite électrofaible.
Même s’il n’a jamais été démenti
par l’expérience, on sait donc que le Modèle
standard n’est pas la théorie ultime. Plusieurs grandes
questions se posent, auxquelles il ne peut répondre dans
sa forme actuelle :
Pourquoi les particules ont-elles une masse
et pourquoi ont-elles des masses si différentes ?
Le boson de Higgs, particule prédite par le Modèle standard et détectée pour la première fois en 2012, devrait expliquer l’origine des masses et permettre de comprendre leurs différences.
- Comment
aller vers une plus grande unification des interactions qui inclurait
l’interaction électrofaible et l’interaction
forte, et même la gravité ?
Les physiciens pensent
en effet que les quatre interactions fondamentales ne seraient
que des aspects différents d’une interaction
unique. Le concept d’un nouveau monde, faisant intervenir
une nouvelle symétrie fondamentale non encore observée,
la supersymétrie, qui relierait fermions et bosons, semble
très prometteur. Cette théorie est la plus partagée,
mais il en existe d’autres dont l’une des plus fascinante
prédit que cette unification pourrait déboucher sur
la découverte spectaculaire d’un Univers à plus
de quatre dimensions, les dimensions supplémentaires étant
enroulées sur elles-mêmes !
L’étude
des violations de symétrie permettra
peut-être de résoudre ce mystère.
Ce sont ces
grandes questions qui sous-tendent une grande partie des expériences actuelles et futures auprès
des grands accélérateurs de particules mondiaux.
Au-delà du Modèle standard
Le grand collisionneur de hadrons (Le LHC) a été construit au Cern (à Genève) pour traquer le boson de Higgs et répondre aux grandes questions encore ouvertes en physique des particules. Après avoir fonctionné de 2008 à 2012 à 6,5 TeV, il a redémarré en février 2015 et tourne actuellement à 13 TeV.
Les espoirs sont très grands d’accumuler des connaissances sur le fameux boson de Higgs (détecté pour la première fois en septembre 2012) et sur les particules supersymétriques. Deux grandes expériences, Atlas et CMS, sont consacrées à cette physique. Les chercheurs et ingénieurs de l’IN2P3 et de l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’Unvers (Irfu, CEA) sont fortement impliqués dans ces expériences.
Violations de symétries et asymétrie matière-antimatière
À chaque particule peut être associée son
image dans un miroir (symétrie de parité P) et son
antiparticule, de charge électrique opposée (conjugaison
de charge C). Depuis plus de quarante ans, on observe la violation
de symétrie CP (produit de ces deux symétries), signe
d’une différence subtile entre une particule et son
antiparticule, sans avoir encore réussi à l’expliquer.
Cette violation a une importance considérable, non seulement
en physique des particules mais aussi en astrophysique : elle
permettrait d’expliquer pourquoi nous vivons dans un monde
de matière alors que l’Univers primordial contenait
autant d’antimatière que de matière. Sur ce thème, les physiciens de l’IN2P3 participent à l'expérience LHCb
au Cern dédiée à la physique des mésons
beaux auprès du LHC.
En savoir plus sur la contribution française au LHC
Le site LHC France explique le projet dans un langage accessible au plus grand nombre. Vous pourrez également y suivre l'actualité française du LHC et mieux comprendre cette grande aventure scientifique à travers "La BD du LHC".
En savoir plus : www.lhc-france.fr
Le webdocumentaire "Experience Cern 360", réalisé à l'occasion des 60 ans du Cern, vous propose des contenus multimédia pour découvrir le Cern et le LHC.
En savoir plus : www.experience-cern360.fr
Ces deux sites ont été créés par le CNRS et le CEA, les deux organismes de recherche français qui travaillent -- aux côtés de plusieurs universités -- auprès du LHC.