Foire aux questions - Les réponses
L'accélération des particules
Quelle est la vitesse maximale à laquelle une particule a été accélérée
?
Quasiment la vitesse de la lumière dans le vide soit 0.9 c,
c étant la vitesse de la lumière dans le vide.
fmalek@isn.in2p3.fr, 12 juin 2002
La théorie de la relativité d'Einstein nous montre
que plus on accélère un corps, plus sa masse est importante
donc plus il est dur de l'accélérer davantage. Mais n'est-il
pas possible d'alléger un corps ?
Non, on ne peut pas alourdir ou alléger un corps. Sa masse est
ce qu'elle est, elle ne change pas. Par contre, on peut modifier son énergie
totale E.
Lorsqu'on accélère un corps quelconque de masse m, on écrit
en effet : E2 = p2c2+m2c4,
où p (quantité de mouvement)
= mv, v étant la vitesse de la particule. Donc plus on accélère
un corps, plus son énergie augmente, sa masse restant constante.
Et inversement. Pour l’accélérer davantage, il
faut donc lui fournir plus d'énergie et non pas plus de masse.
Mais il y a une limite, lorsqu’on est quasiment au seuil de la
vitesse de la lumière, dans les accélérateurs
par exemple. Si l’on souhaite avoir plus d'énergie, il
faut alors changer de particule et en choisir une plus massive : on
passe par exemple de l'électron au proton ou, pour aller plus
loin encore, au plomb, etc.
À l’inverse, lorsque l'on veut produire des particules au
repos (on les appelle aussi les particules "froides"), il faut
les décélérer. C’est ce qui est fait par exemple à l'AD (Antiproton
decelerator) du Cern : ils sont tellement décélérés
(par perte de quantité de mouvement) qu'ils sont presque au repos
; alors seulement il est possible de les accumuler pour en faire des
faisceaux, les étudier, etc.
fmalek@isn.in2p3.fr, 12 juin 2002
Comment l'énergie obtenue par accélération de
particules se retransforme-t-elle en masse et pourquoi en paire matière-antimatière
plutôt qu'en matière ?
L'énergie peut se transformer en "matière".
Cependant, il y a beaucoup de lois de conservation, en particulier
celles du nombre baryonique (le proton et le neutron, composés
de trois quarks, sont des baryons : ils ont un nombre baryonique non
nul) et du nombre leptonique (l'électron et le neutrino sont
des leptons : ils ont un nombre leptonique non nul) qui valent +1 pour
la matière et -1 pour l'antimatière. À partir
d'énergie, on fabrique donc toujours des paires matière-antimatière.
C'est pour cela que la radioactivité bêta- associe un électron
et un antineutrino, alors que la radioactivité bêta+ associe
un positon et un neutrino.
thibault@csnsm.in2p3.fr, 30 mai 2002
Pourquoi faut-il
mettre un proton dans un accélérateur
pour obtenir une paire proton-antiproton en plus de l'énergie à fournir
?
On peut accélérer n'importe quoi pour créer des
paires proton-antiproton. Ce dont on a besoin, c'est seulement d'avoir
de l'énergie cinétique à transformer en masse
grâce à E = mc2.
thibault@csnsm.in2p3.fr, 27 mai 2002
Pourquoi
en physique des particules, l'impulsion d'une particule peut-elle être
donnée par : p = 0.3×B×R×Z, avec
B la norme du champ magnétique auquel la particule est soumise,
Z sa charge et R son rayon de courbure ?
Cela ne concerne pas la physique des particules uniquement, mais provient
de l'électromagnétisme. Une particule dans un champ magnétique
B satisfait l'équation suivante : d2V/d2S
= Z/p×B×dV/dS où S
est la distance le long de la trajectoire et V = (x,y,z) un vecteur
représentant la position. La projection de la trajectoire sur
le plan (x,z) est un cercle de rayon R, ce qui donne R = (p×cosλ)/(Z×B),
λ mesurant l'orientation du moment p au-dessus ou en dessous du plan
(x,z). Pour un accélérateur, on retrouve: p = 0.3×B×R×Z
fmalek@isn.in2p3.fr, 10 juin 2002